Tlajtoli eyi xayakmej – Parole à trois visages (náhuatl, espagnol et français)
Le 23 mai 2014 s’est déroulée à la Maison de l’Amérique Latine, et en compagnie des auteurs, la présentation du livre trilingue Tlajtoli eyi xayakmej – Palabra a tres rostros – Parole à trois visages (náhuatl, espagnol et français) organisée par InC France-Mexique. Pierre Traisnel, membre de l’association, nous propose son compte-rendu.
« Lors de cet évènement, le public a profité d’un moment privilégié en présence des trois poètes que sont Juan Hernández Ramírez, poète d’origine huasteco parlant le náhuatl, Hugues André Dalbis, poète français et Isabel Gutiérrez de Velasco, artiste visuelle et écrivaine mexicaine. Patrick Saurin, spécialiste en langue náhuatl, était également présent pour nous faire part de son expertise sur la culture náhuatl et orchestrer cette lecture.
Pour son introduction, Patrick Saurin s’est d’abord attaché à nous présenter les différents auteurs, leurs parcours, leurs influences ainsi qu’une brève analyse du mot visage dans l’histoire de la littérature, qu’elle soit européenne ou méso-américaine.
Laissant tout d’abord la parole à Juan Hernández Ramírez, comme le veut l’ordre de l’ouvrage, celui-ci nous a livré quelques-uns de ses plus beaux poèmes dans sa langue maternelle. Ils ont été par la suite repris en français et en espagnol respectivement par Hugues André Dalbis et Isabel Gutiérrez de Velasco. L’un après l’autre, les auteurs ont pu ainsi nous lire leurs propres oeuvres chaque fois traduites dans les trois langues. »
« Ce long travail de collaboration franco-mexicaine prend alors tout son sens sous nos yeux. Nous assistons à une réelle harmonie artistique entre les trois poètes qui mettent en relation leur propre culture pour converger vers une envie commune de faire connaître une langue qui tend malheureusement à disparaître au sein d’une société homogénéisée dans laquelle nous vivons et qui n’épargnent pas les communautés indigènes du Mexique.
Suite à ces lectures, le public a pu prendre la parole et réagir par rapport aux textes mais également au déclin inexorable de la culture náhuatl,. En effet, Birgitta Leander (docteur en histoire et en anthropologie), qui nous a fait l’honneur de sa présence lors de cette soirée, a ainsi pu exprimer ses craintes de voir décliner petit à petit une culture qui réunit aujourd’hui plus de trois millions de personnes au Mexique. Juan Hernández Ramírez nous a livré sa vision de la situation en tant qu’acteur de premier plan qui lutte chaque jour pour la préservation de ces cultures vieilles de plusieurs siècles. La présentation s’est terminée sur une petite séance de dédicace à laquelle se sont prêtés, avec grand plaisir, les trois auteurs, montrant encore une fois la volonté de promouvoir en-dehors des frontières mexicaines la richesse de la langue et de la culture náhuatl. » Quelques images de la présentation du livre: